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1. |
Sachez ça d'emblée
03:29
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Sachez ça d’emblée :
je n'sais pas m'battre mais j'sais m'cacher.
Toujours à guetter l'arbre le plus proche,
le premier terrain vague enfriché.
La première bande d'obscurité mal éclairée,
à la moindre échauffourée j'vais m'y réfugier.
Je cours dans l'premier fourré
et je saurai toujours comment rejoindre la forêt.
Sachez ça d’emblée :
je n'sais pas m'battre mais j'sais m'cacher.
S'il le faut, j'disparais tête baissée,
à m'rouler en boule au fond du premier fossé.
Et pour m'défausser
des troubles qu'on veut m'causer,
le camouflage est mon meilleur allié
et j'ai appris à m'faire oublier
mais t'inquiète, j'reviendrai
déterminé comme un guerrier.
Pour l'heure, qu'on m'laisse un peu roupiller
tranquille à l’abri au fond d'un putain de roncier,
à faire sécher mon froc mouillé,
ouais je reconnais les signes quand j'suis passé
à deux doigts de me faire dérouiller.
J'veux juste récupérer force et lucidité,
cogiter aux points faibles de ceux qu'j'ai ciblé.
Et en temps voulu,
j'saurai retrouver la trace des dégueulasses
qui m'ont fait des crasses et j'les ferai douiller !
Et sachez surtout que
rester planqués dans la brousse
jusqu'à ce que la mousse nous recouvre tous
est un d'mes passe-temps favoris :
disparaître là-bas, resurgir ici.
Alors avant de me traiter de trouillard,
tu devrais te méfier de ces mois entiers
où on disparaît des radars,
à se dissoudre dans l'écosystème montagnard
car ça réveille dans mes veines,
la part de sang maquisard !
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2. |
Désirs bourgeois
05:59
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Désirs bourgeois, hameçons du peuple,
j'aurai dû flairer l'appât !
J'garde en travers de la gorge,
2 ou 3 jolies couleuvres qui ne passent pas.
Tu conteras les fois
où même sans kiffer des masses le contrat,
tu y retrouveras quand même
ma jolie signature en bas...
...alors, comment font-ils pour nous la mettre
profond en gardant le sourire ?
Pour cramer la virginité de mon crâne
en créant le désir ?
A vrai dire, de tout ce merdier,
de quoi aurions-nous réellement besoin ?
De presque rien,
si ce n'est une solide dignité entre les mains.
J'en ressortirai presque le tipi
et la vie au fond des bois,
à moins que ce ne soit la faucille,
la fronde, la flèche et le carquois.
La dernière fois,
pourquoi on a coupé la tête du roi déjà ?
Si c'est pour se coltiner derrière
Tous ces désirs bourgeois.
Désir bourgeois,
tu nous as perdu, tu nous perds et tu nous perdras.
Moi, à la place,
j'irai embrasser ces ruralités pourries
pour qu'elles nous imprègnent,
je chevaucherai la racine paysanne
pour retrouver la graine.
Bien sûr que l'occident
a son amour propre qui saigne,
car même ses contre-cultures les plus dures
se retrouvent mises en scène.
Alors pourquoi on se lève ?
Ben pour 2, 3 bricoles dont on est fier:
à nous le temps, à nous le sobre, à nous la terre.
Le noir sous les ongles, crois-tu qu'on en crève ?
Alors pourquoi on le rend humiliant ?
Je trinque à la trêve des faux-semblants,
ce sont les mains terreuses qui font le pain blanc.
A nous les taches, les cheveux sales,
les pellicules, qu'est-ce ça peut te foutre ?
je ne lâcherai pas un euro de plus à L'Oréal.
A nous l'odeur, des feux de bois
qui colle aux sapes et aux avant-bras
et en réunion, si ça jette un froid,
je l'assume et ne changerai pas d'un iota.
A nous le temps passé avec ceux qu'on aime,
je ne crèverai pas au taf,
c'est dans un autre monde
qu'ils me mettront la carotte de Olaf.
Délivré et libéral, surconsommation cannibale,
avec un pacte social en liquidation totale.
Remballe ta merde même soldée.
J'te dis en vrac l'idée :
j'ai des rêves de chasseur-cueilleur
même pendant un Black Friday.
Et je récolte autant de châtaignes
que je peux en glaner et j'bouffe ça toute l'année
avec cette saleté d'fierté de blédard bien assumée.
Désir bourgeois,
tu nous as perdu, tu nous perds et tu nous perdras.
Alors tu m'oublies pour les cannes à selfie,
enceintes bluetooth de merde,
wonderbox « nuit authentique »,
Iphone qui coûtent une brique,
à tout prix, vacances dans les îles,
dernière appli débile,
parfum Chanel et Christian Dior,
et puis quoi encore ?
Abonnement Netflix de merde
et sa saleté d'emprise,
comme si Hollywood ou Canal +
nous l'avaient pas assez mise !
Drone, GoPro, machine à expresso
home studio, nouveau vélo électrique écolo,
canapés connectés, piscine à creuser
connexion 5 G, confort et connerie en illimité.
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3. |
Espoir féroce
03:27
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Ici, qui n'a pas l’identité oxydée
d'un enfant pourri gâté d’Occident ?
Encore des bouts du gâteau dans les dents,
d'ici, dur de jouer les dissidents !
Les cadeaux que notre république nous tend,
ils puent la mort, mais on les prend.
Ça tue l'humanisme à bout portant,
aucune justice nous attend au tournant.
Les retombées de budgets florissants :
aéronautique et armement,
financent mon statut d’intermittent,
la naïveté a foutu l'camp.
Je déterre les rêves que ma vie caresse,
pour certains c'est la 5ème roue du carrosse.
Mais j'enterre pas les rêves que la vie cabosse,
j'en tire au contraire un espoir féroce.
Et à fouiller les envers du décor
de nos petits conforts, on trouve des corps.
Y'a du pétrole, du gaz, de l'or, dès lors
que du sang sort du coffre-fort.
Idem pour la fée électricité
uranium, beau merdier,
inhumanité dans les bassins miniers,
j'ai grillé les nouveaux navires négriers.
Arriver à rêver la France des lumières
avec Aréva qui pousse derrière,
quand un touareg du désert
touchera un euro du nucléaire :
Il aura neigé au Niger.
Je déterre les rêves que ma vie caresse,
pour certains c'est la 5ème roue du carrosse.
Mais j'enterre pas les rêves que la vie cabosse,
j'en tire au contraire un espoir féroce.
Ma parole, on est plus con qu'avant,
on a la vie plus douce que celle de nos parents,
mais le confort nous coupe l'envie
d'être indépendants en 2 temps et 3 mouvements.
Faire pousser l'humanité c'est chiant,
on abandonne vite les semis et les plants.
On retourne faire les courses chez Auchan,
les champs libres : on les laisse en plan !
Pourquoi se péter les reins pour pas un rond ?
Demande ça aux anciens, aux néo-ruraux,
aux nèg'marrons. Les persévérants vous le diront :
on devient pas un homme libre sans privation
Je déterre les rêves que ma vie caresse,
pour certains c'est la 5ème roue du carrosse.
Mais j'enterre pas les rêves que la vie cabosse,
j'en tire au contraire un espoir féroce.
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4. |
Dans ton festif
02:32
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J'ai reçu l'invit' pour lever les bras et les agiter,
j'crois qu'on m'incite à faire une fête sans cogiter,
j'trouve ça trop sweet, un peu trop Walt Disney,
ça manque de suite dans les idées.
Manque d'ancrage dans l'réel,
manque de rage, manque de détails,
manque de précision, manque de courage.
Y'a pas que les bouquins de 1000 pages
qui doivent être subversifs,
faut mettre de l'offensif dans ton festif !
Ok pour faire la fête, ok pour feu d'palette,
ok pour barbaque de chez l'voisin,
on sait d'où ça vient.
Ok pour gros festin, ok pour son de bourrin,
ça danse autour,
c'est Trench Town dans l'arrière cour.
Basse et batterie font l'tapage,
pas de plainte du voisinage,
pas de flic dans les parages,
normal : Bob a déjà tué l'shérif :
il avait mis de l'offensif dans son festif.
« Party for your right to fight », ça revendique,
Outre Atlantique, on danse devant l'Enemy Public.
Chuck D lève un poing noir et combatif,
il met 10 tonnes d'explosif dans son festif.
Ca part en France aussi, Renaud devient dingue !
A l'époque il ramène son flingue
dans toutes les bringues.
Dans une main un stylo, dans l'autre un canif
y'a toujours eu de l'offensif sous son festif.
Toulouse, le quartier nord veut dézinguer Chirac,
si t'aimes pas le bruit et l'odeur, prends ta claque !
Ils tombent la chemise
pour Monte Cassino et Sétif
et mettent de l'offensif dans leur festif.
Massilia s'y met : ragga et pastaga.
Redonnent fierté et noblesse au patois,
servent de la lutte des classes à l'apéritif
et rajoutent de l'offensif à leur festif.
Celles et ceux qui ont l'art et la bannière,
est-ce l'époque austère qui tue l'inspi
et les pousse à s'taire ?
Y'en a trop à citer, mais ce n'sont que des anciens,
à croire que la loi du marché n'y met pas du sien.
Pourtant, 2021 aurait bien besoin
de sa dose de textes corrosifs,
de zik qui sort les griffes,
de lyrics d’écorchés vifs,
et de mettre de l'offensif dans son festif.
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5. |
Périphérie fait pas rire
06:10
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Ça tourne de plus en plus vite non ?
J'veux dire le monde...
Il n'y a que les bien-placés qui le trouvent stable,
les autres, les gueules cassées,
tout le monde les évite,
et personne ne les invite à la table.
Expulsés par une force centrifuge,
ils ont la tête collée aux bordures,
alors sûr que la périphérie fait pas rire.
La morsure libérale paraît indolore vue d'ici
mais je vous jure, elle est conçue pour exclure.
Alors les gens de la classe moyenne,
on mate tous vers le centre,
avec peur au ventre de perdre les miettes
de croissance grappillées par nos parents.
Enfermés à double tour,
et pas prêts à n'importe quelle solidarité
quand des saletés de voisins vigilants
font le tour du quartier.
Mais il faudra plus que la hausse
de notre cher PIB national
pour rééquilibrer un peu le bordel mondial.
Je croyais que c'était l'minimum pour un homme,
partager son casse-dalle
et s'occuper de son propre linge sale
de mâle, de blanc, d'occidental, çais-fran,
diplômé, rassasié, mais écœuré pourtant,
alors on cherche à remonter les racines
de nuits entières d'oppression,
à en dégueuler nos p'tits dèj',
dommage pour ceux qui se voyaient
blanc comme neige.
Les expulsés du manège, à chuter du tourniquet,
sont les premiers à se chuquer le risque
d'avoir un parcours niqué.
Ce sont leurs mômes que je vois glisser,
sale solidarité, au fond je sais
que c'est pas ma gamine
qu'une sale scolarité viendra faucher.
Et qu'importe que notre libéralisme adoré
ne leur ait rien lâché,
ils se feront quand même traiter
de profiteurs assistés,
dés que les premières crispations
agiteront les courbes du marché,
à recalculer une énième fois
ce que le système social peut coûter.
Ça tourne de plus en plus vite non ?
Et combien de temps, le mâle alpha français
vivant sur des champs entiers d'échines courbées
restera bouche bée ?
Auto-portrait qui tarde à venir,
qu'on met des plombes à réaliser,
sans vouloir tout plomber.
Les laissés-pour-compte ne se contenteront pas
d'ateliers d'écriture rap au pied de leur zup.
Personne n'est dupe
d'un bon coup de pute électorale,
en face de grandes visions éducatives sirupeuses
la rue a vite saisi ce qui vous préoccupe.
La frustration crée des gouffres qu'un jour
ou l'autre la France se prendra dans la gueule,
trop tard pour faire semblant
d'essayer de comprendre ce qu'ils veulent.
La masse dont je suis, a si souvent fui,
les bruits de couloir sont devenus des cris depuis.
Même à refuser de croire
que notre justice trahirait ses propres fils,
Traoré : c'est dans sa pisse qu'on l'a laissé crever.
Que ce soit là les prémices ou les résultats
de ce que collectivement un peuple ébauche,
qu'on arrête de me parler de gauche.
Maintenant à chacun de faire face
à sa propre défaillance
dans l'histoire sociale de la France.
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6. |
Démocratie chifoumi
03:43
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J'ai jamais senti les QCM,
mon cul de MC aime trop
les longues joutes verbales et les causeries.
Celles qu'on étire à l'infini,
avec un verbe bien précis
pour exprimer les nuances et les ressentis.
Les vrais choix d'vie, ils restent cachés,
on les trouve dans les rares pas de côté
que l'être humain grégaire n'aime guère afficher.
Fait chier de dire ça mais...
j'aime écrire des paragraphes entiers
là où il y a juste une place pour une case à cocher.
Alors les soirs de vote je fais des insomnies,
j'sens plus mes bras, j'ai les fourmis.
Élections à deux choix et demi,
démocratie chifoumi.
Mais merde ! Les règles du jeu ont leurs limites
et ça m'irrite assez vite quand j'entends dire
que le peuple a les élites qu'il mérite.
Et bien sûr que la broussaille pousse vite
sur les sentiers qu'on évite
sur les idées inédites qu'on médite,
mais y'a grosse flemme d'aller s'faire
griffer les mollets alors on retourne piétiner
les chemins goudronnés qu'on connaît.
J'ai jamais senti les casinos,
les embrouilles de dés, les jeux hasardeux,
on est trop nombreux à finir sur l'carreau.
Et puis j'ai pas de flaire
pour miser gros sur les bons chevaux,
j'préfère les ânes boiteux, les vieux bourricots.
Du coup la course à la misère se fera sans moi,
au premier PMU, ils vont s'pinter,
quinté + du plus esquinté.
L'espoir fait perdre,
y'a qu'à gratter un ticket pour l'voir,
et va te gratter pour la vraie course au pouvoir.
Alors les soirs de vote j'contracte l'anus,
saleté de prospectus, élections du plus beau rictus,
démocratie roulette russe.
Allez ! Tu prends tes rêves et tu t'assois dessus !
Parce qu'à ce jeu là,
100 pour 100 des votants pauvres
ou modestes ont perdu.
Qu'est-ce que tu fabriques de beau
quand ça empeste un espoir déçu ?
Devenu grotesque citoyen au pouvoir déchu.
Brûle ta frustration j'sais pas où,
de toute façon si ça pue,
les vents dominants empêcheront
que les fumées ne leur arrivent dessus.
J'ai jamais senti les colorants, les rajouts,
les exhausteurs de goût, et j'reste méfiant
quand les ingrédients restent flous.
Je flaire l'embrouille dans les cuisines politiques
françaises et pas que,
je flaire l'embrouille de partout.
J'avoue manquer d'envie pour leur ragoût.
Et manque d'engouement pour les ragots.
Leurs boniments et leur bagou
n'ont pas les saveurs de l'argot.
Mate leurs menus,
j'ai plus confiance en leurs sauces saugrenues,
toujours le goût du lobbying prendra l'dessus.
Alors les soirs de vote j'ai des nausées,
j'sens plus mes papilles écœurées,
élections fades ou trop sucrées,
démocratie surgelée.
A part tous réapprendre à cuisiner,
quelle recette miraculeuse proposes-tu de gober ?
A part prier la déesse créativité,
pour qu'elle vienne oxygéner
nos cons d'cerveaux bien plus qu'à l'accoutumée.
À part cogiter, innover, ré-inventer,
quelle recette miraculeuse te proposes-tu d'gober ?
A part enraciner nos cuisines dans plus de vérité,
quelle recette miraculeuse te proposes-tu d'gober ?
A part re-localiser, contourner, se ré-ancrer
quelle recette miraculeuse te proposes-tu d'gober ?
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7. |
J'ai pas lu
03:22
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J'ai pas lu Camus mais j'ai lu Casey,
j'ai peu lu Rousseau mais j'ai lu Rocé,
j'ai pas lu Sartre mais j'ai écouté Squat,
j'ai pas lu Marx mais j'ai écouté Marley.
J'ai pas lu Homère mais j'ai lu Hamé,
j'ai peu lu Molière mais j'ai écouté Ekoué,
j'ai pas lu Shakespeare « Songe d'une nuit d'été »,
mais j'ai entendu Burning Spear
chanter l'histoire de Garvey.
J'ai peu lu Socrate mais beaucoup écouté Sicre,
pas lu les critiques de Krivine mais écouté Intik,
j'ai pas lu Zola mais j'ai écouté les 1000 Zulus,
leur flow enflammé
de femmes et d'hommes debout.
J'ai pas lu Racine, mais j'ai lu et entendu Yacine
et Amazigh Kateb, Matoub et Idir,
j'ai pas lu Lacan mais j'ai écouté La Canaille,
j'ai pas lu Stendhal, j'ai vu D' de Kabal.
J'ai pas lu Honoré de Balzac
ou Jean de la Fontaine,
mais écouté Zack de la Rocha
rapper sur gros larsen,
j'ai pas lu Saint Exuperry, mais j'ai écouté Kery,
Chuck D, LKJ et Lee Perry.
Ok j'ai peu lu,
mais j'ai bien entendu.
Pourquoi ces gens ne sont pas aux programmes ?
Ou sur les programmes ?
Et pas un gramme de leurs visions
dans les mass-médias
qui aspirent à tout éteindre quand ça crame.
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8. |
J'arrête demain
04:48
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Allez j’arrête demain,
de me demander à quelle tribu j'appartiens
ou de quel foutoir culturel je proviens.
J'arrête demain,
d'arpenter ces terrains pentus à la recherche
des pans de culture qui nous servent de liens
car dis-toi bien,
que tenter de remonter jusqu'aux crêtes,
les bassins versants qui ont irrigué
l’intérieur de nos têtes ne mène à rien.
Piètres éclaireurs que nous sommes,
combien vont s'enfoncer dans ces ravins sans fin ?
A moins, que pire encore,
on ne découvre un désert identitaire
capable de faire taire
les curieux de ma race les plus déter'.
Identité dans tes dents,
la banalité a pris les devants,
il reste que tchi, que dalle, du vide, du vent.
On se dit enfant du rock, enfant du hip-hop,
fils de l'époque, tu parles,
on a tous nos clones aux quatre coins du globe.
Le même drapeau ricain planté dans l'cul,
les mêmes vannes pourries pour les ploucs
qui soi-disant n'étaient pas dans l'coup.
C'est fou, on a cherché partout la chaleur du crew
avec médaillon zulu autour du coup
ou avec walou
et oui, la greffe a pris,
ok la branche donne des fruits
mais le tronc se pose des questions depuis.
Du genre « qui je suis ? », rebelle endurci?
ou un dindon de plus que l'impérialisme a farci ?
Ces questions : on pourrait y passer la nuit,
et encore, ce serait des vacances
à côté de ceux qui y passeront leur vie.
Oui j'arrête demain,
de saouler le clan familial afin
d'en éclairer les moindres recoins.
J'ai brandi l'origine paysanne comme un butin,
ben putain ! Qu'est-ce qu'on retient :
Beaucoup moins d'actes que de barratin.
Les anciens se seraient bien foutu d'la gueule
de mon jardin,
ou de la corne qui manque au creux des mains.
J'ai fait tout un foin avec mes racines,
mais j'arrête demain
parce que quand le doute revient,
je paye l'addition et j'fais moins le malin.
J'arrête demain,
de me débattre tous seul dans mon coin,
paumé aux confins de la gratitude et du dédain.
Je ne remercierai jamais assez
les guides qui ont ouvert le chemin,
j’emmerderai jamais assez
ceux qui ont vendu le truc en se croyant malin.
Aussi j'arrête demain,
cette boulimie culturelle sans frein
enfin ! Est-ce ainsi qu'on parvient à ses fins ?
Je vois un peuple mondialisé qui cherche en vain
la diversité des sources
qu'il a lui-même asséchée et restreinte.
Oui je crains, que fouiller
toutes ces zones commerciales ne serve point
à combler ma dalle et mes besoins d'humains,
puisque on y avale tant de films, de musique
et de bouquins qu'au final,
on n'en digère presque rien.
Luxueux paradoxe et stress de l'époque,
ces inondations provoquent
la sécheresse des récoltes.
Sûrement pas les plus à plaindre,
nous nos frigos sont pleins,
n'empêche ! Nos estomacs identitaires ont faim.
J'arrête demain, de tenter par tous les moyens
d'authentifier les filiations
de nos infinies définitions,
parce que oui, c'est un mythe, une fiction,
personne ne pourra plus cartographier
nos constellations trop complexes.
Personne ne sait
de quel métal nos mentals sont forgés ?
De quelle orgie d'étoiles,
de quels minerais sommes-nous faits ?
Qui ont engorgé nos ciels irradiés
et qui nous maintiennent dressés
sur nos deux pieds.
Depuis le cosmos me stimule, me pousse à jacter,
éclaire plus fort nos cartes d'identité voie lactée.
Mais t'as capté comment la vie nous tire
vers ces rationalités,
que même la poésie la plus impactante
ne saura pas impacter.
Allez j'arrête demain, gamberge et philosophie,
vu c'que ça induit en prises de notes,
en prises de tête, en prises de bec,
en crises de nerfs.
Alors on simplifie
car l'identité est plus complexe qu'elle en a l'air,
on fait des selfies, moi je veux un scanner.
Et ces réflexions à outrance me rendent fou,
les inextricables réseaux d'influence
me rendent flou.
Alors bien sur qu'on tient debout,
mais même à 39 piges,
il arrive que le vertige fasse trembler mes genoux.
Des fois je rêve d'une peau imperméable,
d'une limite claire et je n'ai que la porosité
de mes frontières cellulaires,
alors je me laisse envahir par le monde
et j'essaie de me détendre,
mais je vois bien que mon psoriasis
continue de s'étendre.
J'veux pouvoir me défendre,
mais sans créer de rupture,
garder le contact avec les purs et durs,
comme avec les pires ordures.
Tant pis pour l'armure,
je m'ouvre aux caresses et aux morsures
et je tiens la baraque de ma culture.
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9. |
Recréer le lien
04:20
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Il y a nos potentiels à recréer le lien,
nos putains de ciels sereins cachés pas loin.
Prêts à percer,
persévérantes flammes à portée de main.
Presque oubliés ça craint.
Pourtant nos potentiels à recréer le lien
sont prêts à refleurir où on s'y attend le moins.
Il y a nos baumes cicatrisants,
nos pouvoirs à ré-accorder nos corps divergents,
ou à recoller les fragments de monde manquants,
recolorer les regards éteints
depuis un bout de temps.
Et ré-ouvrir nos visages fermés,
recentrer nos plexus désaxés
et ré-oxygéner les poumons atrophiés.
Il y a les pensées neuves qui attisent
le feu des forges de nos futures entreprises,
les irritations infectieuses et les blessures
dans nos gorges qui cicatrisent.
Il y a peines perdues et espoir,
sales journées et grands soirs dans les valises.
Alors c'est quoi la norme ?
L'énorme éclaircie ou l'énorme crise ?
Il y a nos capacités à refluidifier le sang,
à le refaire circuler dans nos doigts engourdis,
à alléger un cœur alourdi,
à réchauffer le noyau central
qu'on croyait endormi.
Voilà, tout est dit :
Printemps prête-moi pour un temps la sève inusée
de tes 600 milliards d'années d'amour inféodée.
Puis il y a les astres luisants d'oralité, que dire ?
Un ciel immense de mots tissés, à venir,
imprévisibles, flous encore à l'oracle,
et flous encore au plus prémonitoire des désirs
et que chaque débâcle re-libère,
à chaque fin d'hiver,
dans un flot de vie qui réchauffe les chairs.
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Petrol Chips Paris, France
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